Antiquité
Le climat méditerranéen est apparu environ 10 000 ans avant notre ère, de façon progressive. L’expansion de l’olivier y est étroitement liée. En effet, la contrainte climatique est la donnée fondamentale pour la culture de cet arbre.
Selon les archéologues, la domestication de l’olivier aurait eu lieu entre 3800 et 3200 avant J.-C.
Celle-ci s’est vraisemblablement produite indépendamment dans plusieurs régions du bassin méditerranéen et cela sur une très longue période.
Dès le IVe siècle avant J.-C., on extrayait déjà l’huile en Syrie, à Chypre ou encore en Crète. Vers -1700, la technique s’améliore et les premiers pressoirs à arbres apparaissent en Syrie.
Dès l’âge de bronze, le commerce de l’huile apparaît. Ce dernier est très contrôlé car l’huile est fortement liée aux pouvoirs religieux et économique.
Moyen Âge
La chute de l’Empire romain, l’extension du christianisme, puis de la civilisation arabo-musulmane entraînent un changement au niveau des modes de consommation, des zones de production et aussi des circuits commerciaux. Les Génois et les Vénitiens profitent des croisades pour développer un commerce actif et très fructueux avec l’Orient. L’oléiculture reçoit une impulsion pour répondre aux nouveaux besoins créés par la fabrication du savon et l’apprêtage du textile.
Des amphores romaines, grecques, puis des fûts sont retrouvés dans le Rhône démontrant ainsi un échange commercial important. Une amphore encore intacte contenant de l’huile et datant d’environ 300 après J.-C. y a d’ailleurs été découverte !
À partir du XVIe siècle
S’ouvre une ère d’expansion continue qui va conduire l’olivier à son extension territoriale maximale. Ceci sous l’influence de la demande croissante de la société occidentale de plus en plus industrialisée, pour les savonneries, la mécanique et le textile. Avec la découverte du Nouveau Monde, les Espagnols introduisent l’olivier sur les terres de leurs anciennes colonies des Amériques, comme l’Argentine, le Pérou, le Chili, le Mexique et la Californie. Et c’est au XIXe siècle, lors de l’apogée de la colonisation européenne et de la démographie des campagnes que l’olivier connait son extension maximale. Bien que la superficie des oliveraies ait diminué au cours du XXe siècle, les gains de productivité dans la culture des oliviers et l’extraction de l’huile d’olive ont conduit au quintuplement de la production mondiale d’huile d’olive (entre 1903 et 1998).
En France
En 1840, dernière époque de développement maximal, la France comptait 26 millions d’oliviers sur 168 000 hectares. Dans certains bassins, l’olivier occupait la surface qu’occupe aujourd’hui la vigne. C’était la principale production dans bien des communes.
Ensuite, la concurrence de la vigne en termes de rentabilité, puis le besoin de terres nouvelles lors de la crise du phylloxera marquent le début de la régression. Les gels (en particulier 1929), la concurrence économique des huiles d’olive puis d’arachide coloniales, les premiers grands mouvements de l’exode rural, accélèrent cette déchéance jusqu’à la veille du gel fatidique de 1956. À cette date, la France ne compte plus que 8 millions d’oliviers sur 50 000 hectares.
Les températures terribles (-20 °C) qui frappent le sud de la France en février 1956 surviennent après un mois de janvier particulièrement doux qui avait favorisé le réveil de la végétation. Les deux tiers des oliviers sont décimés. Il n’en reste plus que 3 millions sur 20 000 hectares.
À la fin des années 1980, la consommation d’huile d’olive augmente de manière sensible. On en consomme au niveau national deux fois plus qu’à la fin des années 1970 (40 millions contre 20 millions de litres en 1978). En 2000, ce sont près de 100 000 tonnes annuelles d’huile qui sont consommées par les Français.
Pour la campagne 2018-2019, la production d’huile d’olive en France est estimée à 5 900 tonnes, alors que 3,13 millions de tonnes sont pressées dans le monde. Pourtant, en France, on en consomme bien plus que l’on en produit : l’équivalent de 110 000 tonnes. En fait, la production nationale ne représente que 4 % de la consommation française. L’huile d’olive est principalement importée d’Espagne, d’Italie et de Tunisie.
Concernant les olives de table, la consommation s’élève à 68 000 tonnes. La production française de 1 200 tonnes ne représente que 2,5 % de la consommation nationale.